Agroécologie

22 mars 2025

Au Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo les effets combinés du changement climatique et la guerre risquent d’aggraver les conditions de vie de la population rurale déjà fragilisée par les conflits armés et l’insécurité ayant contraint de nombreux ménages agricoles à l’exode rural.

L’agro écologie féminine va au-delà des pratiques agricoles pour questionner les rapports de pouvoir entre les sexes et promouvoir une justice sociale. Elle met en avant l’importance de reconnaître la contribution des femmes dans la transition agro écologique et de lutter contre les inégalités de genre.
Certain mouvement de l’Amérique du Sud insistent sur le fait que les femmes sont non seulement les premières touchés par la faim, les conflits armés, l’insécurité alimentaire et le changement climatiques mais qu’elles sont aussi une partie essentielle de la solution à ces problèmes.
Au cours de cette dernière décennie, le taux de représentation des femmes au sein des parlements nationaux s’est progressivement accru, passant de 15% en 2002 à plus de 23% en 2021. Certaines régions ont des hausses particulièrement fortes, notamment l’Afrique subsaharienne et la région des états de Maghreb, où le nombre des femmes siégeant dans les instances législatives a pratiquement doublé.
Ce pendant, ce pourcentage se situe encore sous la barre des 30%, souvent considérer comme le seuil de représentation minimum requis pour atteindre une « masse critique ». L’engagement des femmes est donc indispensable pour faire avancer l’agro écologie.
Malgré le rôle clé de la femme, les femmes font face à des défis importants notamment l’accès limité aux ressources comme la terre, crédits, formations et la reconnaissance insuffisante de leur travail. Ce pendant, elles se révèlent particulièrement conscientes des enjeux croisés entre alimentation, environnement, santé et lien au territoire, ce qui le place au cœur de la transition agro écologique.
L’objectif aujourd’hui est de contribuer à l’amélioration des conditions des femmes par des systèmes alimentaires et agricoles équitables résilients et durables des femmes et des jeunes des milieux ruraux a travers la transition agro écologique.
L’initiative est née dans le contexte ou notre organisation, Action pour la santé, l’alimentation et le développement a entamé des démarches d’élargir des liens de partenariats avec les acteurs locaux du Sud se trouvant dans le continent Africain.
En plus des partenariats habituels en République Démocratique du Congo aussi mettre en place un consortium pour la région des grands lacs Africains, l’association, action pour la santé, l’alimentation et le développement a voulu élargir ses actions dans le Kivu. C’est ainsi que des entretiens ont été menés avec les partenaires au Kivu.
Cet entretient a fait ressortir les effets négatifs dus aux changements climatique, les conflits armés dans la région et ceux des maladies comme le COVID-19 en République Démocratique du Congo sur la réduction de la production agricole.
Cette situation accentue l’insécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages et les conditions des femmes, alors que plus de 90% de la population de la République Démocratique du Congo vivent de l’agriculture familiale. ( PNUD, Programme des Nations Unies pour le Développement, 2024)
Suite a cette situation et la faible productivité agricole, on observe l’exode rural des jeunes et ceux qui restent peuvent être facilement attiré par les groupes armés avec les risques de continuer à plonger le pays et toute la région dans la guerre.
En plus, les femmes des milieux ruraux sont plus pauvres que les autres femmes dans les ménages. La structure locale de l’association m’a rassuré que l’avenir de ces populations pauvres, (jeunes filles, femmes) est de mettre en place le modèle de l’agro écologie pour innover le secteur agricole et de pèche pourvoyeur d’emplois et de développement des systèmes alimentaires et agricoles durables et résilients.
Cela s’aligne également à la vision du Ministère de l’environnement et de l’agriculture. L’association, action pour la santé, l’alimentation et le Développement travaille déjà dans ce domaine de l’agriculture avec le cluster nutrition – santé, elle manquait un soutient technique et financier pour se lancer dans la démarche de l’agro écologie.
L’association veut aussi mettre en place des pratiques responsables, environnementaux, sociales et de développement local. L’association par ses projets favorise les droits de la femme et de l’enfant ainsi que la promotion des droits humains, comme les droits économiques, sociaux et culturels.
Dans ce contexte, elle accompagne les associations de terrain et des personnes qui agissent à renforcer la solidarité et les capacités locales et la citoyenneté sur le terrain.
Ce soutient se traduit par une aide technique d’accompagnement, ainsi que par un appui auprès des institutions nationales, locaux et internationale.
En effet, les sociétés s’épanouissent quand les femmes et les filles peuvent participer de manière significative à la prise des décisions concernant les processus politiques, sociale, culturel et dans le cadre de paix et de sécurité économique qui touche leurs communautés. « La famille est la cellule base de la nation ».
L’agro écologie, en tant que modèle agricole durable et inclusif, joue un rôle clé dans l’amélioration des conditions des femmes, notamment dans les zones rurales. Cependant, cette transition nécessite une prise en compte explicite des inégalités de genre pour être véritablement transformative.
Les femmes sont au cœur des pratiques agro écologiques, notamment dans l’agriculture familiale. Elles participent activement à la production alimentaire, à la gestion des ressources naturelles et à la préservation de la biodiversité. Cependant, elles font face à des discriminations structurelles, comme l’accès limité à la terre, aux ressources financières et aux formations techniques. En outre, les femmes sont souvent confrontées à une "triple journée de travail" : elles assument des responsabilités agricoles, domestiques et communautaires, ce qui alourdit leur charge de travail dans les processus de transition agro écologique.
L’agro écologie peut être un outil puissant pour améliorer les conditions des femmes. Elle favorise :
La santé et le bien-être : En éliminant les produits chimiques de synthèse, l’agro écologie protège la santé des travailleuses agricoles, qui sont souvent plus exposées aux effets nocifs des pesticides 

 La diversification des activités : Les pratiques agro écologiques, comme la diversification des cultures et de l’élevage, permettent aux femmes de développer des activités génératrices de revenus, renforçant ainsi leur autonomie économique.
 Le lien au territoire : Les femmes impliquées dans l’agro écologie montrent une forte conscience des enjeux liés à l’alimentation, à l’environnement et à la santé, ce qui leur permet de jouer un rôle central dans la transition écologique.
Malgré ces opportunités, l’agro écologie n’est pas intrinsèquement porteuse d’égalité entre les sexes. Une approche spécifique de genre est nécessaire pour transformer les rapports de pouvoir et garantir une participation équitable des femmes. Cela inclut, La reconnaissance de leur travail et de leurs savoirs, L’accès à des ressources et des formations adaptées, La mise en place de politiques publiques qui intègrent les perspectives féministes dans les projets agro écologiques. L’agro écologie, lorsqu’elle est combinée à une approche féministe, peut devenir un levier puissant pour améliorer les conditions des femmes. Elle ne se limite pas à des pratiques agricoles durables, mais vise également à transformer les structures sociales et économiques pour promouvoir l’égalité de genre et l’émancipation des femmes.