Santé au Congo

22 octobre 2020

L’historique du système de santé de la RDC comme celle d’autres Etats africains se distingue par le caractère institutionnel et par l’initiative des pouvoirs publics.
La RDC a hérité d’un système de santé basé essentiellement sur des hôpitaux et des dispensaires appuyés par des équipes mobiles de lutte contre les grandes endémies. Les multiples crises politiques que connaîtra le pays immédiatement après, et qui se sont accompagnées de l’effondrement progressif de l’économie, ne vont pas épargner le secteur de la santé. C’est ainsi que très vite, les nombreux hôpitaux et dispensaires du pays vont se retrouver démunis de leurs équipements, et la chaîne d’approvisionnement en médicaments connaîtra plusieurs ruptures entre le niveau central et les points d’utilisation. L’arrière-pays sera le plus touché.

En matière de la santé, la RDC accuse un retard considérable. Dans l’opinion publique internationale, l’image de la RDC reste associée à des guerres et des catastrophes. Un système de santé en pleine dégradation ne peut faire face à une démographie galopante et à une urbanisation encore plus rapide.
Les maux de la RDC sont multiples, depuis le Sida jusqu’à la Trypanosomiase, que la médecine coloniales se vantait d’avoir vaincue et qui néanmoins réapparaît. Enfin, l’épidémie d’Ebola ravive toute les peurs, même si elle est moins dévastatrice que celle, plus fréquente, de la Poliomyélite, la Rougeole ou la Méningite.
Cette image de la RDC efface progressivement une autre, qui fut très présente dans les milieux universitaires et chez les professionnels de la santé : dans les années 70 et 80, la RDC était considérée comme un des pays africains les plus avancés dans le domaine de la santé publique.
La baisse de la qualité de service de santé, le faible revenu des ménages ainsi que l’insuffisance des centres de santé constituent la toile de fonds d’un accès difficile de la population aux soins de santé. En effet, la pauvreté et la mauvaise santé vont de pair. En matière de santé, le pays tend à réaliser de moins bons résultats et, à l’intérieur on remarque que les pauvres se portent moins bien que les riches.
Cette association révèle un lien de causalité à double sens : la pauvreté engendre la mauvaise santé et la mauvaise santé entretient la pauvreté. La mauvaise santé peut influer profondément sur le revenu des ménages et même faire toute la différence entre être au-dessus ou en dessous du seuil de pauvreté.
Les pauvres souffrent d’une multitude de privations qui se traduisent par des niveaux élevés de mauvaise santé. Ils se trouvent donc piégés dans un cercle vicieux : la pauvreté engendre la mauvaise santé et la mauvaise santé entretient la pauvreté.
Au regard de ce qui précède, il apparaît clairement impérieux, à travers ces écrits, d’attirer l’attention des pouvoirs publics congolais pour qu’ils s’orientent dans une démarche de développement économique en vue d’améliorer les conditions de vie des populations. Mais la mise en œuvre d’un développement économique et social durable requiert un programme de lutte contre la pauvreté centré sur le développement des ressources humaines.